Protection de l’environnement et de la biodiversité

Protection de la biodiversité du Mekong

Domestication, reproduction, alevinage d’espèces de poissons en danger ou vulnérable du Mékong. Nourrissage de ces poissons par le biais d’un nouvel aliment innovant à base de farine d’insectes qui répondra à notre objectif de protection de l’environnement et de la biodiversité

ODD n°14 Vire aquatique

ODD n°14

Protection de l’environnement et de la biodiversité

Espèce(s) menacée(s)

La carpe Probarbus jullieni

Protection de l’environnement et de la biodiversité : la carpe Probarbus jullieni (Laos)

est l’une des espèces géantes de poissons indigènes les plus importantes du Mékong pour la domestication. P. jullieni est, en effet, très apprécié tout au long de la rivière, malheureusement la forte pression de pêche exercée sur les frayères ainsi que les nombreux barrages hydroélectriques construits ou en construction tout au long du Mékong font que cette espèce est devenue assez rare presque en voie de disparition. Le poids moyen des individus capturés est passé de 70 kg à 5-20 kg et en 30 ans la population a décliné de 80 %. À ce jour, elle est enregistrée dans la Liste rouge de l’UICN * comme espèce en danger : https://www.iucnredlist.org/fr/species/18182/1728224

La carpe Cirrhinus microlepis

Protection de l’environnement et de la biodiversité : la carpe Cirrhinus microlepis (Laos)

qui est péchée par les pêcheurs de “Siphandone” (Laos), en aval et au-dessus des chutes de Khone, mais également à Don Ko. Population en fort déclin dans le Mékong depuis les années 1970 (chute de 50 %), mais qui a disparu dans la rivière Chao Phraya (Thaïlande) à cause notamment de la pollution, des barrages et de la surpêche. Une espèce qui risque de changer de catégorie du fait de nombreux barrages en construction le long du Mékong et notamment par la mise en service récent de celui de Xayaburi (Laos – puissance installée 1 285 MW). Poisson inoffensif et enregistré à ce jour dans la Liste rouge de l’UICN * comme espèce vulnérable : https://www.iucnredlist.org/fr/species/180904/7654985

Principales informations contextuelles :

Le Laos est l’un des trois pays les moins avancés (PMA) d’ASEAN avec le Myanmar et le Cambodge. L’inflation a été tirée en 2018 par la hausse des prix du carburant, des aliments (due aux inondations mousson 2018) et de la dépréciation du kip par rapport au baht thaïlandais et au dollar américain, ce qui a conduit à une augmentation des prix des importations estimées par la Banque mondiale en 2018 à 3,9 %. Les réserves du Laos sont ainsi les plus faibles de la région : la moyenne régionale estimée par le FMI est à six mois d’importations de biens et services et le minimum souhaitable est estimé à trois mois.

Le Laos est un pays en voie développement qui possède la plus faible densité de population avec une frontière naturelle “le Mékong” qui ne traverse pas moins de six pays. Le bassin du Mékong abrite l’une des faunes d’eau douce les plus diverses au monde. Il y a environ 1 400 espèces de poissons enregistrées (la deuxième plus grande biodiversité aquatique après l’Amazone), la grande majorité des poissons qu’il abrite sont des espèces migratrices et certaines d’entre elles ont un grand potentiel économique pour l’aquaculture. Au Laos, l’aquaculture est confrontée à des défis importants tels que : de mauvaises infrastructures routières, l’insuffisance des capacités techniques, la pénurie d’alevins et l’importation de farines animales faites à base de petits poissons sauvages situés en bas de la chaîne alimentaire qui sont fortement consommées par l’aquaculture. Stock halieutique en fort déclin, surpêche, introduction d’espèces exotiques, construction de barrages : la multiplication de ces barrages pourrait modifier les cycles de vie et de migration de ces espèces. Nous souhaitons mettre en place une structure agroécologique qui apportera une réflexion et un changement sur nos méthodes d’alimentation. Dans le bassin du Mékong, l’alimentation et les revenus de 60 millions de personnes dépendent de la bonne santé du fleuve. Lors de la dernière mousson (2019), le fleuve a atteint son niveau historique le plus bas.

Le Laos ne peut rivaliser en termes de production aquacole du fait d’un manque de compétence des pisciculteurs (techniques de reproduction) et dont l’activité est relativement récente (année 50). Le secteur s’est développé à travers le pays initialement grâce à l’aide de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et du Japon pour le développement de petites fermes aquacoles, puis, dans les années 1970 des écloseries furent construites avec l’assistance du Viêtnam et de la Chine. La production nationale reste très réduite. Très peu d’espèces indigènes sont représentées parmi les alevins disponibles pour l’aquaculture au Laos où la production est concentrée sur le Tilapia, le poisson-chat africain, les carpes indiennes et chinoises. D’après la FAO, la production d’espèces exotiques au Laos représenterait 80 % de la production aquacole nationale. Les alevins de ces espèces sont relâchés sciemment en réservoirs ou bien de façon incontrôlée dans le Mékong (poissons échappés des élevages). Certaines de ces espèces exotiques sont maintenant relativement abondantes dans le fleuve où elles concurrencent les espèces indigènes dans leur niche écologique.

Objectif(s) principal :

Pour répondre à cet objectif de la protection de l’environnement et de la biodiversité nous allons mettre en place un protocole de reproduction pour des espèces de poissons indigènes du Mékong en danger ou vulnérable. Création d’une filière d’alevins qui n’existe actuellement pas, confection d’un nouvel aliment bio à base de farine d’insectes, soucieuse des critères sociaux-environnementaux. Les insectes présentent l’avantage d’être facilement transformables en farine ou en pâtes à inclure dans d’autres aliments, source de protéine animale plus écologique que les autres (teneur supérieur à 70%), dû à leur grande efficacité de conversion (7 à 8 fois plus élevés que les bovins). Ces insectes offriront également un nouveau débouché aux biodéchets 100% végétaux dont ils se nourrissent.

Capitalisation des résultats, formation professionnelle, échanges universitaires. Préservation de la biodiversité du Mékong et de ses affluents, développement durable, gestion des milieux et des ressources naturelles. Sensibilisation des pouvoirs publics face au défi du maintien de cette biodiversité et promotion de l’égalité de genre.

Objectif(s) intermédiaire(s) :

Amélioration de la capacité de R&D de l’aquaculture en eau douce, nous espérons également sensibiliser les pêcheurs à la protection de l’environnement et de la biodiversité : des poissons sauvages sur les frayères ou sur leur voie de migration pendant la saison de reproduction, car pour le moment présent, il n’existe pas de réglementation efficace sur l’activité de pêche du commerce du poisson. Ce projet de développement agricole permettra d’améliorer l’accès de la population à des sources de protéines de qualité, présentes dans les insectes et de générer des sources de revenus pour les éleveurs et transformateurs de grillons.

Autre article sur notre site traitant de l’Aquaculture

Le site :

Localisation du projet province de Vientiane village de Dongkouay (Laos)

Superficie totale de 9200 m2, construction d’étangs, la parcelle est longée par un canal d’irrigation alimenté par un affluent du Mékong, la rivière Makhiao. Le canal d’irrigation fonctionne en utilisation partagée avec les exploitants rizicoles ce qui nécessite la mise en place d’un forage pour assurer la continuité de l’alimentation en eau.

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