Introduction
L’aquaculture au Laos : le Laos un pays en voie de développement dont la frontière naturelle est constituée par « le Mékong », long de 4 800 km, qui ne traverse pas moins de 6 pays, riche de plus de 1 400 espèces de poissons, montre l’enjeu de domestiquer certaines espèces indigènes ayant un potentiel économique fort pour subvenir aux besoins nutritionnels d’une population.
1. Contextes et études
Le Laos est localement et officiellement appelé « la République démocratique populaire Lao ». Il s’agit d’un pays enclavé, entouré de puissants voisins qui affichent un taux de croissance économique record – la Chine au nord, le Viêtnam à l’est, la Thaïlande à l’ouest – le Laos fait quant à lui partie du groupe des pays les moins développés. Il occupe le 141 ème rang sur 177 dans l’Index mondial du développement humain du PNUD. Ce classement ne reflète pas la réalité : une grosse partie des revenus du pays n’est pas prise en compte, notamment l’argent envoyé par la nombreuse diaspora et la croissance économique du Laos est en ce moment très rapide.
Le Laos compte 6,5 millions d’habitants. 83 % d’entre eux vivent de la terre. Les Laotiens vivant le long du Mékong, l’artère vitale du pays, là où se trouvent les plaines propices à la culture du riz, représentent à peine la moitié de la population, mais ce sont eux qui donnent le ton sur le plan politique, social et économique.
2. Le secteur halieutique
Le Mékong ainsi que ses affluents constituent la principale ressource aquatique, il fournit plus de 60 % de la totalité des pêches. Le Mékong prend sa source dans l’Himalaya. Il dessine la frontière entre le Laos et le Myanmar avant de couler à l’intérieur des terres au Laos, pour devenir plus loin au sud une partie de la frontière avec la Thaïlande. Le Mékong quitte le Laos après une série de chutes d’eau, il traverse alors le Cambodge et alimente le lac de Tonle Sap, avant d’entrer au Viêtnam et de se jeter finalement dans la Mer de Chine du Sud.
Le Mékong parcourt plus de 4 800 kilomètres de sa source jusqu’à son delta, ce qui en fait l’un des plus longs fleuves du monde. Sa source dans les montagnes himalayennes ne représente que 16 % de son débit : des centaines d’affluents le rejoignent tout au long de son trajet jusqu’à la mer. C’est un espace vital pour le poisson une source de nourriture importante pour toute la région. C’est un fleuve marqué par un débit très important durant la crue (le 3ème fleuve au monde en matière de débit maximum) et un ratio débit en crue/débit en étiage de 50 (le ratio le plus élevé au monde). Il s’agit d’un fleuve avec une plaine d’inondation très importante ; c’est dans les « wetlands » que l’essentiel de la pêche est fait.
Les principaux sites de pêche se trouvent dans le sud du Laos, province de Champassak ainsi qu’à la frontière du Laos et du Cambodge où il n’existe pas de réglementation. Les rizières, en période de mousson fournissent naturellement de petites espèces qui constituent une autre ressource en matière de pêche de capture, cette pêche est composée de crabes, escargots, crevettes, poissons, grenouilles, insectes… Les captures provenant des retenues d’eau hydro-électriques sont également débarquées, bien que leur quantité soit généralement faible, la politique actuelle de ces retenues est plutôt à l’empoissonnement (il y a aussi de la pêche relativement réglementé sur les plans d’eau qui sont empoissonnés).
3. Aquaculture au Laos
La productivité aquacole au Laos reste faible en raison notamment du manque d’alevins, une population avec une densité faible, de mauvaises infrastructures routières entre les villages et aussi un manque de compétence des pisciculteurs en matière de techniques de reproduction limite la diffusion du peu d’information. Le Laos est situé entre trois pays dynamiques en terme d’aquaculture (la Thaïlande, le Viêtnam et la Chine qui ont tous deux une ouverture sur la mer) ne peut rivaliser en terme de production aquacole et dont l’activité est relativement récente (année 50). Le secteur s’est développé initialement à travers l’aide de l’USAID (agence des États-Unis pour le développement international) et du Japon pour le développement de petites fermes aquacoles à travers le pays, puis dans les années 1970 des écloseries furent construites, avec l’assistance du Viêtnam et de la Chine. La production nationale resta en fait très réduite.
L’aquaculture au Laos est essentiellement basée sur des poissons exotiques (Oreochromis niloticus, Sarotherodon mossambicus, carpe chinoise, commune, indienne, clarias….), et une infime partie sur des espèces indigènes du Mékong.
Plusieurs projets sont en cours de développement tel que le JICA (agence japonaise de coopération internationale) qui a pour but de développer des techniques identiques d’élevage en étang pour les espèces exotiques et indigènes. Le MRC (Mekong River Commission) travaille sur le terrain pour maintenir une grande biodiversité des espèces indigènes présentes dans le Mékong, le gouvernement a estimé en 1996 à 38,000 tonnes la production totale de poissons et a 42,800 tonnes en 1998 sur ce total, 33 % correspondait a la part aquacole et le reste des prises dans le Mékong, ses affluents et réservoirs.
(MAF, 1999)
La production aquacole est basée sur des étangs, environ 6 000 hectares et 416 000 hectares pour le riz qui a son importance également dans la production aquacole (rizipisciculture), ou pour la production d’un aliment pour poisson. Les pêches et production de poissons contribuent à 13 % de GDP. (*Freshwater Aquaculture in the Lower Mekong Basin).
Cependant, les dernières études faites par la M.R.C. et FAO concernant l’aquaculture au Laos indiquent que cela ne correspond pas à la réalité en se basant sur une consommation estimée à 12 kg par personne correspond à 60 000 t/an. Cela n’inclut pas la consommation d’autres organismes amphibiens, l’export d’une certaine quantité de poissons vers les pays voisins qui amène la production à 100,000 tonnes, près de 30 % supérieur à production officiel. (LaRReC – Living Aquatic Resources Research Center, 2000).
Un travail de recensement est nécessaire (GIS), sur le secteur privé qui n’a pas encore commencé à produire des quantités notables d’alevins, en dépit de l’existence d’une production artisanale dans certaines zones. Une des plus importante ferme aquacole au Laos situé à Vientiane (sur une surface de 12 hectares) y produisit annuellement 60 tonnes de poissons et 5 millions d’alevins, elle ne proposait, pas moins de 12 espèces en essayant de reproduire des espèces indigènes, tandis que les quelques stations piscicoles privés visitées, base leur production sur du Tilapia et du Clarias.
Pour en savoir plus : Lien ci-dessous vers le site des nations unies
Autre article sur notre site traitant de la “Pêche le long du Mékong”